Sur la route des jeux olympiques de Barcelone de 1992

La vall d’Hebron.

En 1992, Barcelone n’a pas seulement vibré dans son centre historique ou sur les plages de la Vila Olímpica. Les hauteurs de la ville ont également connu leur révolution olympique. Le quartier du Vall d’Hebron, longtemps perçu comme excentré et peu valorisé, a été l’un des pôles majeurs des compétitions sportives organisées lors des Jeux Olympiques d’été. Cette transformation lui a laissé un héritage structurant, encore bien visible aujourd’hui.


Un quartier choisi pour sa topographie

Situé sur les pentes de la colline de Collserola, au nord de la ville, Vall d’Hebron s’est imposé comme un choix stratégique. Sa configuration géographique — terrains en pente douce, larges espaces libres — en faisait un site idéal pour l’aménagement d’installations sportives extérieures, tout en contribuant à décentraliser les Jeux, à l’image d’une ville polycentrique.


Des installations sportives pensées pour durer

Plusieurs équipements majeurs ont été construits ou adaptés à Vall d’Hebron pour les Jeux de 1992 :

  • 🎾 Le Centre de Tennis de Vall d’Hebron : c’est ici qu’ont eu lieu les tournois de tennis olympiques. Moderne, spacieux, entouré d’espaces verts, il comprend aujourd’hui plusieurs terrains en terre battue et en dur, accessibles aux clubs comme aux particuliers.
  • 🏹 Le Centre de Tir à l’arc : installé à proximité, il a accueilli les épreuves olympiques de tir à l’arc. Le site a été aménagé pour pouvoir se convertir en centre sportif polyvalent par la suite.
  • 🚵‍♂️ Les circuits de VTT : le VTT faisait son apparition pour la première fois en démonstration dans les Jeux Olympiques. Le quartier disposant de nombreux sentiers et de reliefs naturels, il a été un terrain idéal pour ces épreuves, en lien avec la forêt de Collserola.
  • 🏘️ Le village de presse (ou « media village ») a aussi été construit dans la zone, avec des résidences destinées à accueillir les journalistes internationaux. Après les Jeux, ces logements ont été réaffectés à des habitants, contribuant au développement résidentiel du quartier.

Les JO ont entraîné une requalification urbaine du Vall d’Hebron :

  • 🛣️ Création ou amélioration d’axes routiers (dont la Ronda de Dalt)
  • 🌳 Aménagement de parcs, d’espaces verts et d’équipements publics
  • 🏫 Construction d’infrastructures scolaires et sportives
  • 🚇 Renforcement du réseau de métro (notamment la ligne 3)

Cette modernisation a non seulement rendu le quartier plus accessible, mais a aussi amélioré la qualité de vie de ses habitants, attirant de nouvelles familles et redynamisant la zone.


Un héritage vivant

Trente ans plus tard, le souvenir des Jeux est encore palpable à Vall d’Hebron, mais ce n’est pas un musée à ciel ouvert. Au contraire, les installations continuent à vivre : les courts de tennis accueillent des tournois amateurs, les pistes de VTT sont empruntées par les passionnés, les bâtiments résidentiels construits pour la presse sont devenus des logements familiaux.

À travers Vall d’Hebron, Barcelone a su prouver qu’un événement planétaire peut laisser un héritage utile, fonctionnel et humain. Loin des éléphants blancs, ce quartier démontre que l’esprit olympique peut aussi être celui de la durabilité et de l’inclusion.


Des œuvres d’art publiques créées en 1992 sont encore visibles aujourd’hui. Elles constituent une véritable route artistique olympique, que l’on peut explorer à pied ou à vélo.

Une balade olympique… et un labyrinthe caché

1) Forme et espace « Forma i espai » œuvre de l’artiste Eudald Serra.
Connue sous le nom de « el toro », l’oeuvre est situé en face du Chemin de Sant Genís. Il s’agit d’une œuvre monumentale composée de deux arcs en acier qui, en forme de portique, devaient accueillir les athlètes et visiteurs des Jeux olympiques.


2) La sculpture Els mistos (Les allumettes), Œuvres de l’artiste Claes Oldenburg.
Elle située dans le parc de la Vall d’Hebron, aux pieds de la montagne de Collserola, est l’œuvre de Claes Oldenburg et sa femme, la restauratrice Coosje van Bruggen.
Tous les deux d’origine scandinave, ils sont une référence de la culture pop américaine.
Ils sont surtout connus pour leurs œuvres reproduisant en très grande taille les objets les plus essentiels de la vie quotidienne. Claes Oldenburg fut l’un des pionniers du pop art.
Il ouvrit en 1961 une boutique à New York où il vendait des représentations en plâtre de hamburgers et de gâteaux, dans la lignée de ce courant qui transforma les produits de consommation en œuvres d’art.

À quelques minutes de marche du cœur du quartier, se trouve un trésor méconnu : le Parc del Laberint d’Horta.

Ce jardin néoclassique du XVIIIe siècle est le plus ancien de Barcelone. Il abrite un véritable labyrinthe de cyprès, une rotonde romantique, des escaliers monumentaux, des bassins et même une petite cascade.

Ce lieu, paisible et hors du temps, contraste avec l’architecture moderne des installations olympiques voisines. Il offre une bulle de calme et de fraîcheur, parfaite pour conclure une visite du Vall d’Hebron sur une note poétique.

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