Notre Dame de Vie – Vue imprenable sur le Conflent
Cette fois ci, je vous embarque dans notre dernière randonnée du mois de juillet, celle qui mène à un Chapelle et à sa grotte.
La randonnée n’est pas difficile, mais reste quand même une bonne montée qui fait travailler les mollets.
Cette balade permet d’accéder à une magnifique Chapelle construite sur une falaise mais aussi à une grotte qui offre une vue imprenable sur le Conflent.
Avant le XVIIIe siècle la chapelle était nommée « l’ermitage St Pierre », située sur la falaise à l’Ouest de Villefranche-de-Conflent, on l’a connait mieux sous le nom de « Notre Dame de Vie de Villefranche ».
De quoi s’agit-il ?
Second ermitage nommé Notre Dame de Vie (avec celui d’Argelès-sur-Mer), ce lieu religieux se trouve à Villefranche-de-Conflent, dans le Conflent.
Plus exactement, dans la montagne au-dessus de la ville. Il s’agit d’un édifice roman en très bon état, disposant d’une très belle façade en pierres calcaires.
Son portail et ses autres ouvertures sont renforcés par des pierres de taille et un tympan – symbolique – a été construit au-dessus de la porte d’entrée.
L’église dispose d’un clocher-mur à deux arcs dépourvus de cloches, hélas.
De là-haut la vue est splendide, il faut bien le dire.
Cet ermitage est désormais un lieu de culte, on y célèbre la Vierge Marie lors d’applechs (Il s’agit de cérémonies dont la célébration dure la journée, c’est un moyen de se retrouver en communauté.
Si cette tradition s’est largement perdue dans le temps, elle perdure quand même dans quelques villages, quelques lieux, ce qui est le cas à Notre Dame de Vie.
Pour s’y rendre, au départ de Villefranche, il faut prendre un petit chemin qui part à droite juste après le premier pont qui franchit la Têt, après Villefranche, en direction de l’Andorre.
Il y a un oratoire qui marque l’entrée du chemin.
On peu stationner dans un petit espace en face du sentier mais je conseille plutôt de se garer au niveau de la rue du Faubourg, le lotissement juste après Villefranche du Conflent et marcher jusqu’au chemin.
Le site Visorando conseille de se garer au camping du Mas Latourg, mais on doit longer la route pendant 5 bonnes minutes au niveau sécurité ce n’est pas tip/top !
Ensuite, on grimpe, et oui grimper, grimper … !
Il y a aussi plusieurs grottes nichées sur cette montagne mais une seule est accessible à pied.
Après une petite heure de grimpette, on arrive à la Chapelle de Notre Dame de Vie, de quoi nous donner envie de faire une petite pause détente dans le calme et le silence des lieux avant de continuer.
Car au-dessus de la chapelle on peu découvrir, la « Cova de Sainte-Madeleine » ou la grotte de Villefranche-de-Conflent.
Elle offre un fantastique panorama sur les vallées de la Rotja et du Capcir.
Cette grotte est un spot incroyable !
On aurait pu rester là des heures devant un aussi beau panorama.
Cette randonnée est vraiment magnifique et je vous conseille fortement de la faire si vous êtes de passage à Villefranche de Conflent.
Les photos en disent long…
Histoire de l’église
Cette église apparaît dans les textes en 1040, puis en 1060 (Sanctus Petrus de Rocha, c’est à dire St Pierre de la Roche) en tant qu’ermitage. A cette époque, les ermites étaient des moines désirant s’isoler du monde pour mieux approcher la perfection spirituelle. Deux siècles avant eux les premiers ermites avaient « inaugurés » cette pratique près de St Michel de Cuxa, mais dans des cabanes.
Cette église réapparaît en 1225 sous le nom de Prioratus Sancti Petri de Ruppe, c’est à dire Prieuré St Pierre de Ruppe. Ça signifie qu’entre temps l’ermitage a disparu au profit d’une vie en collectivité. Ce prieuré, à l’instar de St Jacques de Calaons par exemple, va disparaître lui aussi. Au XVIIe siècle, il était abandonné et oublié.
Mais le XVIIe siècle correspond avec l’essor de l’érémitisme. Chaque village veut son propre ermite car sa fonction a entre temps évolué : De moine isolé, l’ermite devient un membre de la société catalane à part entière. La population locale le considère comme le détenteur de la connaissance, de la sagesse, de la justice. Sa parole est reconnue, il devient une référence que l’on va consulter pour résoudre un problème ou prendre des conseils. L’ermite est toujours isolé mais beaucoup plus accessible, il devient quêteur : Il se déplace de village en village pour assurer le train de vie de son ermitage, qui accueille les voyageurs.
St Pierre de la Roca est restauré en 1627. En 1688 il est cité Hermita de Sant Pere de la Roca.
Les ermites se succèdent jusqu’en 1752, année où est installé l’autel Notre Dame de Vie. C’est à partir de cette date qu’il changera de nom.
Arrive la révolution française. La population reste très attachée à son ermite, mais les lois anti-cléricales votées en 1790 ordonnent leur fermeture car il ne s’agit pas de siège de paroisses.
La plupart des ermitages du Roussillon disparaîtront à ce moment, mais certains pourront rouvrir quelques années plus tard. C’est le cas de Notre Dame de Vie, qui est restauré en 1854 et rouvert au culte l’année même.
Le dernier ermite quittera ses fonctions au début du XXe siècle. L’ermitage sera restauré une autre fois en 1993.