Urbex France,  * 4 jours dans les PO

Ruines du Relais de l’infante de Canaveilles Urbex

Voici un lieu abandonné fort connu, qui malgré tout réserve son lot de surprises.
Le relais de l’infante est plus proche de la ruine que d’un lieu en état d’abandon. Encaissé dans la montagne à l’abri des regards, on découvre au dernier virage du chemin ce lieu à l’atmosphère particulière.

L’accès au site se trouve sur la route du Conflent, avant le tunnel de Thuès, et pour apercevoir les ruines en toute sécurité, on peu emprunter le petit train jaune, que l’on surnomme le « Canari » !

Histoire
Le relais de l’infante était un hôtel de luxe qui fut ravagé par les flammes en 1984. Il est depuis à l’abandon.
Ce lieu semblait vraisemblablement être utilisé pour dissimuler les amours clandestines grâce à sa situation géographique vraiment discrète, entourée de montagnes et non visible depuis la route principale.
Il est relié à la route par une toute petite route, en ruines aujourd’hui.
La circulation se faisait à sens unique, soit montant, soit descendant, par des feux alternés.
Un minuscule parking suspendu dans le vide comme un balcon permettait peu de place pour se garer et manoeuvrer.
Mais avant d’être un hôtel, ce lieu a eu plusieurs vies.

  • Tout d’abord en 1844, ce fut un établissement thermal. 4 sources d’eau chaude sulfurées sodiques.
  • En 1876, une inondation détruisit l’établissement qui fut reconstruit et ferma définitivement ses portes
  • En 1929, l’établissement ferma définitivement ses portes : très difficile d’accès et à la merci d’un fleuve rendu fou parfois par l’étranglement de son cours.
  • En 1941, l’établissement thermal désaffecté est vendu à un banquier Perpignanais qui le transforme en auberge de style Renaissance Espagnole. Le style est encore visible sur les ruines actuelles de l’hôtel.
  • Revendu en 1978, un hôtel y est aménagé pour compléter le restaurant et se nomme le relais de l’infante. Il restera ouvert jusqu’en 1984, époque où il fut détruit par un incendie, dont on voit encore les restes.

Aujourd’hui il ne reste que les graffitis s’enrichissant au fil du temps, notre imaginaire et une petite pointe d’appréhension lorsqu’on erre de coins en recoins, de zones d’ombre jusqu’en plein de lumière.

Les sources d’eau chaude sulfureuse du Relais de l’Infante.
C’est bien connu les Pyrénées Orientales sont réputées pour la présence de nombreuses sources d’eau chaude sulfureuse.
Amélie-les-Bains ou Saint-Thomas comptent parmi les plus grandes stations thermales que l’on peut trouver dans le département, mais nous on préfère les bains sauvages comme ceux de Rennes les Bains (Aude)
Ici de nombreuse sources sont situées tout le long du fleuve Têt, qui enserre le massif du Canigou.
Certains d’entre eux sont plutôt difficiles d’accès et réservés aux plus courageux.
D’autres, comme les Bains de Canaveilles en amont et en aval du Relais de l’infante offrent des bains chauds totalement gratuits et atypiques auxquels l’on peut accéder sans trop de difficultés.
Là, l’eau surgit à 60° et est, heureusement, refroidie par le Têt.

  • En amont, juste après le relais, un chemin moitié démoli un sentier curieusement cimenté , d’une remarquable étroitesse, en fait c’est juste un tuyau recouvert de béton, l’odeur de soufre me saute au nez, les algues de couleurs hétéroclites et plutôt répugnantes flotent dans des tourbillons d’eau, une eau très chaude sort de la Tet, dans un mini bassin artisanal donc le fond est tapissé de vase et de feuilles mortes.
  • En aval au coeur du défilé des Graus se trouve un site assez remarquable aujourd’hui presque inaccessible. Il est fait de trois vasques en pierres et en galets de la rivière, propres, elles offrent des bains chauds 40°, sauvages et gratuits vraiment atypiques car ils sont sur le lit de la rivière ! Lorsqu’ils sont trop chauds, on peut réguler la température des bassins en laissant entrer l’eau de la rivière !

Ne pas y aller après des orages, des pluies ou pendant la fonte des neiges.
La rivière est aussi régulée par de nombreux barrages, la prudence est de mise et des lâchers d’eau sont toujours possibles, des panneaux vous le rappelle à l’entrée des sentiers.