* 4 jours dans les PO,  Pays de la Vallée de l’Agly

Sournia

Une nuit au camping la Source nous a permit le lendemain de découvrir le village de Sournia.

Sournia petit village situé en plein cœur du Fenouillèdes, au croisement de plusieurs village tel que Rabouillet, commune proche de l’Aude, Prats-de-Sournia, Pézilla-de-Conflent et Trévillach.

Au Sud, la route D619 qui permet d’aller à Campoussy, (route des menhir) puis Comes village abandonné et ensuite on redescend du plateau pour aller à Catllar puis à Prades le village de notre 1er ministre et du plus ancien atelier de grenat des Pyrénées-Orientales

Il faut savoir que dans cette région, les distances sont relativement longues car les routes ne sont pas forcément de grandes lignes droites, on est plutôt sur des départementales sinueuses qui épousent les formes des collines environnantes. Du coup, on ne peut pas rouler vite (pour ceux qui circulent en voiture).

Sournia possède sur son territoire

  • Trois chapelles
    • La chapelle Ste Félicité, située à l’Est
    • La chapelle del Méné, un peu au Nord de la précédente
    • La chapelle St Michel, à l’Ouest, sur la route de Courbous.
  • Deux églises
    • L’église paroissiale de la Nativité de Notre-Dame qui contient un intéressant mobilier : Son chœur est décoré de stucs du XVIIe siècle, elle a des retables du maître-autel (VXIIIe) et du Rosaire (vers 1700) ainsi que de nombreuses toiles et statues des XVIIe et XVIIIe siècle, un Christ du XVIIe, une croix processionnelle du XVe.
    • L’église Saint Laurent d’Arsa du lieu-dit d’Arsa. Classée aux monuments historiques. Nef unique bordée d’une chapelle au nord, prolongée à l’est par un rappel de choeur et une abside demi-circulaire voûtée en cul de four. Elle contient un retable et une toile du XVIIe siècle, ainsi qu’une croix très ancienne, du XIIIe siècle.
  • La fontaine de la Pou sur la route de Rabouillet. Elle possède une statue de la Vierge. Cette fontaine sert à canaliser le trop plein du réservoir de Sournia depuis 1865.
  • Il existe aussi quelques oratoires.







Histoire

Les premières traces d’une habitation sur le site de Sournia date de façon certaine de l’époque Celte, mais la région était probablement habitée bien avant.
Toujours est-il que la première trace du village proprement dit se trouve dans un document datant de 960 dans lequel est stipulé que Seniofred, comte de Cerdagne (à qui appartenait la vicomté de Fenouillèdes, dont faisait partie Sournia) cède par testament ses terres de Sournia à l’Abbaye St Michel de Cuxa.
En ces temps reculés la possession d’un fief n’était pas systématiquement héréditaire, c’est pourquoi les comtes étaient plus intéressés par le salut de leurs âmes plutôt que par leurs successions… ce qui explique ce genre de donation.

Quoiqu’il en soit Sournia devient une propriété de l’abbé de St Michel de Cuxa, qui possédait d’ailleurs de nombreux autres domaines, la plupart du temps par cette voie là. Citons par exemple la chapelle St Michel, un peu en amont sur la Désix, qui est toujours visible de nos jours.

C’est durant le haut Moyen-âge que Sournia eu son château, en 1020 il n’existait pas encore puisqu’il n’apparaît pas dans le testament du comte de Besalu alors que toutes les autres places fortes de la région y étaient mentionnées. Simple demeure fortifiée, elle permettait toutefois de mettre à l’abri la plupart des habitants. Ce château sera le lieu d’habitation des seigneurs de Sournia, famille qui apparaît au XIIe siècle dont voici quelques traces :

1141 : Arnald de Sornian, frère de la milice du temple assiste et signe comme témoin de la fondation d’une commanderie en comté de Barcelone. La même année il est témoin de la donation faite au temple par Udalgar de Fenollet et ses fils, de tous leurs droits sur les honors de Guillem Ramon de corbos.

1142 : Arnald de Sornian reprend à son fils diverses redevances pour les céder à la milice du temple et donne en compensation un manse à Sournia. L’acte est signé par le donateur et ses fils Guillem, Bérenger Arnald et Hug. La même année Berenger de Sournia signe en qualité de témoin l’acte de donation au temple par le même vicomte du bois de Mata Penista.

1161 : Guillem de Sornan, archidiacre, est témoin d’une donation faite par le vicomte Udalgar à l’abbaye de Fontfroide d’un jardin sis à St Féliu d’Amont.

Il semble que la famille se soit ensuite éteinte et Sournia disparaît jusqu’au XVe siècle, époque où l’on retrouve Pierre-Ramon de Montesquieu, seigneur de Sournia (1438-1459)

La seigneurie de Sournia passera durant le XIVe siècle dans le Conflent, non pas par un curieux glissement de terrain (!) mais une vision différente de l’environnement. Il faut dire que le village est à cheval entre les deux régions de nos jours. Au siècle suivant la famille de Casteras a réuni entre ses mains Sournia, Queribus, Lapalme (en Narbonnais), Cucugnan et Segure. En 1584 Louis de Casteras est châtelain de Quéribus et remonte le nom de la famille de Sournia qui s’était perdu. On trouve donc suite à cet évènement une Dona Gabrielle de Sinisterra y de Sournia vers 1640, habitante de Perpignan. A l’époque moderne, le château a été vendu à la municipalité qui l’a démoli et transformé les ruines en habitation.