Forteresse de Salses
Ce dimanche matin on a ramené Liya a ses parents.
Bonnie et moi avons fait ce qu’on adore faire : décider d’une escapade au pied levé !
Envie de sortir de la maison et de découvrir de nouveaux lieux.
Ayant déjà visité l’Abbaye de Fontfroide avec Audrey il y a un mois, la forteresse de Salses, dans les Pyrénées Orientales me paraissait une bonne idée.
La forteresse de Salses est un exemple unique d’architecture militaire, entre château fort et bastion moderne.
La forteresse de Salses date du XVème siècle fut construite à la demande de Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille, puisqu’à cette époque cette partie de la France était espagnole, afin de verrouiller l’étroit passage entre les derniers contreforts des Corbières et les étangs, infranchissables à l’époque, et qui constituait la seule voie d’accès de la région par le Nord.
Ce fort de forme rectangulaire (115 m de long x 90 de large) est vraiment massif avec ses murs de 10 m de large.
Une tour cylindrique est placée à chaque angle.
Le parking est assez éloigné de la forteresse, il faut se garer dans le village de Salses puis aller à pied en marchant sur le bord de la route, passer sous un petit tunnel et on accède à la forteresse.
Visite libre
Une partie du monument se visite librement (chapelle, écuries, place d’armes), l’autre partie se visite uniquement en visite guidée (terrasses, donjon, galeries).
Après avoir traversé un premier ouvrage de défense avancée et franchi à deux reprises le fossé, le visiteur pénètre dans la demi-lune sud (1), tour à bec au plan en fer à cheval, dont la grande salle dotée d’une cheminée monumentale a été transformée en espace d’accueil du monument.
Un pont le sépare encore de la porte (2), flanquée de deux tourelles cylindriques pleines qui encadrent un bas-relief dont la sculpture très érodée pourrait représenter les armoiries d’Espagne. L’ambiance générale de la place est tout de suite donnée par la complexité du système de défense de ces accès : succession de lourdes portes, entrée coudée fermée par un mur avec fenêtre de surveillance, nombreuses meurtrières…
Une fois passé ce dédale, on atteint une vaste cour carrée (3), au centre de laquelle se trouve un puits ; elle est bordée sur trois côté d’un portique à arcades qui donne accès à la chapelle voûtée (4), et aux écuries (5) surmontées de trois niveaux de casernement de la troupe présente autrefois. On évalue les forces de garnison présentes dans la forteresse à 1500 hommes et une centaine de chevaux.
Le réduit (6) est séparé de la cour centrale par un fossé intérieur et par un rempart resté inachevé. Dans l’aile est, des salles d’exposition permanente (7) et un audiovisuel sont proposés au visiteur.
Visite guidée
La visite guidée dure environ une heure.
Nous pénétrons sur la place d’armes qui donne accès à la partie visitable librement. Mais pour l’instant nous restons où nous sommes car notre guide ne va pas tarder.
Le guide nous fait visiter terrasse (attention vent inclus dans le tarif), donjon et galeries. Nous découvrons les salles où les soldats prenaient leurs repas, les salles réservées aux stocks de nourriture et l’ingénieux système qui permet de récupérer l’eau de pluie pour être totalement indépendant et pouvoir survivre en cas de siège.
La visite guidée débute par le cavalier d’artillerie (plateforme surélevée enjambant une terrasse, jouant le double rôle de poste de surveillance et de défense) méridional (8), d’où l’on peut admirer un magnifique point de vue sur les étangs et la mer Méditerranée à l’est, les Corbières à l’ouest et au sud les Pyrénées.
En empruntant le réseau de communications internes, on rejoint la tour d’angle sud-ouest (9) traversée sur toute sa hauteur par un orifice central servant à la fois de monte-charge, de porte-voix et d’évent ; au fond, un puits à eau alimenté naturellement par les sources sur lesquelles est implanté la forteresse, permet d’absorber les gaz des poudres et la fumée provoqués par les tirs des canons.
On accède au donjon, qui occupe le centre de l’aile ouest, par une cour (10) totalement invisible de l’extérieur comme de l’intérieur de la place. Les courtines sont ainsi fractionnées en deux lignes de défense successives et le donjon fonctionne comme un ultime refuge, isolé de tout par un habile système de pont-levis et assurant sa propre défense par de multiples chambres de tir disposées sous tous les angles.
Le donjon (11) se présente extérieurement sous la forme d’un rectangle plat côté cour, semi-circulaire côté campagne. Il comporte sept niveaux, la terrasse supérieure culminant à 20 mètres de haut ayant été à l’origine occupée par une tourelle de guet visible sur les dessins anciens mais aujourd’hui détruite.
Les trois étages principaux sont équipés de manière à ce que ce poste de commandement de la forteresse soit aussi à usage d’habitation pour le gouverneur : cheminées, éviers, latrines reliées à un tout-à-l’égout, poste de puisage, alcôve, placards, fenêtres à bancs latéraux. Ce confort ne nuit ce pendant pas aux nécessités de l’efficacité militaire puisque les mêmes pièces sont équipées de nombreuses embrasures de tir et que chaque niveau donne accès à un important dispositif de communications internes facilitant le commandement.
On quitte le donjon par une courette donnant accès au réduit (6) qui regroupe l’ensemble des organes vitaux de la forteresse organisés là encore autour d’une cour.
Sur le front ouest se trouvent des magasins à poudre, une prison, les magasins aux vivres et aux farines, la boulangerie ; à l’angle nord-ouest, une pièce équipée de bassins d’eau et, au sol, de plusieurs canaux munis de glissières pour permettre le captage des sources et la distribution des eaux.
Sur le front intérieur qui barre la cour centrale face à l’est, une vaste écurie et la cuisine ou laiterie (12), équipée d’une cheminée monumentale, d’éviers en pierre, mais aussi d’une embrasure de tir au cas où l’ennemi aurait réussi à se rendre maître de la partie commune de la place.
Suivant le document distribué au château de Salses