
Le village abandonné de Pruna
Après une trentaine de minutes de marche sur un sentier escarpé, bordé de chênes verts et de senteurs de maquis, nous atteignons enfin les premières pierres du hameau oublié.

Théo découvre Pruna pour la première fois. Je guette sa réaction, ce mélange de surprise et de respect qu’inspirent les lieux abandonnés, figés hors du temps. Le silence y est presque total, seulement troublé par le vent qui glisse entre les murs en ruine.

Le village de Pruna, ou plutôt ce qu’il en reste, est accroché à flanc de montagne, à plus de 600 mètres d’altitude, avec une vue imprenable sur le golfe de Porto-Vecchio. Il aurait été abandonné dans la première moitié du XXe siècle, comme tant d’autres villages de montagne en Corse, désertés au profit des plaines et du littoral, plus accessibles et plus propices à l’agriculture moderne et au commerce.

On distingue encore les murs de quelques maisons, un four à pain effondré, et ce qui pourrait avoir été une petite chapelle. L’endroit respire la rudesse de la vie d’autrefois, mais aussi une forme de sérénité. Théo se fraie un chemin entre les pierres, s’arrête, contemple, imagine. On essaie de deviner à quoi pouvait ressembler la vie ici : les veillées autour du feu, les troupeaux sur les pentes, les enfants courant entre les terrasses…

Pruna fait partie de ces lieux qui ne se laissent pas facilement approcher. Pas de panneaux, pas de sentier balisé : on y vient parce qu’on le cherche. Et une fois sur place, on comprend pourquoi certains reviennent. Ce n’est pas un simple amas de ruines. C’est un fragment d’histoire, suspendu entre ciel et maquis.








CORSE – CORSICA
Des plages à couper le souffle avec une eau cristalline, des paysages montagneux époustouflants, des petits villages où le temps semble s’être arrêté, de belles forêts et rivières

