Villages abandonnés de France,  * 4 jours dans les PO,  Pays de la Vallée de l’Agly,  Urbex France

Perillos – Pyrénées-Orientales

Village abandonné

– Qui se souvient des hommes et des femmes qui ont grandi, vécu, connu leur lot de joies, de peines à Périllos.
– Qui se souvient de la dernière naissance enregistrée en 1916
– Qui se souvient de ce berger qui en 1970, chargea le peu d’affaires qui lui restait, mit la clef sous la porte et s’en fut ?
Depuis 1971, Périllos n’a plus d’existence légale en tant que village.
Il fait partie de la commune d’Opoul et a rejoint la liste des villages abandonnés.


« Le nom de Périllos vient du vieux catalan , Perellons , qui veut dire petite poire. »

Histoire.

Situé au Nord du Roussillon en plein cœur des Corbières ce village s’est construit comme beaucoup d’autres autour d’un château appartenant au seigneur local.
Selon les données historiques, on retrouve trace du village aux alentours de 1 215. 
Ce château à d’ailleurs servi à partir du XIIIe siècle de poste avancé à la forteresse de la Salveterra, plus au Sud (injustement appelé « Château de Périllos » de nos jours)
En 1357, Perillos était une seigneurie dépendante de Ramon.
Celui-ci obtient de Pere de Fenollet la seigneurie de Finestret, qui vient grandir ses terres.
En 1391, Jean 1er d’Aragon accorda à Raymond de Périllos le titre de noblesse de vicomte.
Son territoire était alors rattaché au comté du Roussillon et son château, « Castell dal Segnou« , a été le berceau d’une famille les plus illustres du Roussillon.
Il faut dire que Raymond de Perillos fut nommé cette année là gouverneur du Roussillon, de Cerdagne, du Conflent et du Vallespir.
Plus tard, ce fut également un seigneur de Périllos qui fut l’organisateur de la résistance catalane lorsqu’il fallut se rebeller contre les troupes du roi de France Louis XI.

La chute de la famille de Perillos eu lieu au milieu du XVe siècle. Eleonora de Perellos mourut sans héritiers, fermant ainsi la marche de la dynastie. Tous ses biens passèrent à son neveu, Bernat-Beranger de Perapertusa, en 1459. Le village poursuivit sa vie sous la coupe de ce nouveau seigneur, et ça jusqu’à la révolution.

Mais malheureusement trop éloigné de la mer ainsi que des grandes villes, mais surtout à la frontière de deux royaumes en guerre perpétuelle, Périllos n’a jamais vraiment pu se développer normalement. A partir du XIXe siècle il a rapidement décliné suite à une série de malheurs.

Tout d’abord, ce fut le phylloxéra qui détruisit les vignes, alors l’une des rares ressources. Puis le taux de mortalité infantile s’est dangereusement accru, provoquant un manque de population dans les années suivantes. En 1912, se sont les 4 bébés de l’année qui moururent. Puis, la grande guerre emporta les hommes valides. Les femmes laissées veuves partirent alors pour Opoul. A la veille de la deuxième guerre mondiale, il n’y avait plus que 33 habitants, mais la guerre acheva le village.

Le dernier habitant, un berger, parti rejoindre Opoul lui aussi dans les années 70.

Aujourd’hui, le village est composé de quelques maisons, deux édifices religieux, l’église Saint-Michel anciennement paroissiale, et la chapelle Sainte-Barbe, un peu à l’écart du village et de son cimetière.
Depuis 2006 l’association terre de pierres se consacre à la restauration des bâtiments.

Même si le village est aujourd’hui à l’abandon le nombre de promeneurs est en pleine croissance et l’été un commerce y est installée, il s’agit du « Lézard », une buvette qui accueille des expositions d’artistes locaux.



Plaques commémoratives

célèbrant le pèlerinage de Ramon de Perellos y Roccaful au Purgatoire de Saint Patrick, en Irlande

Prés du parvis de l’église romane du XIIe siècle consacrée à Saint Michel, sur le mur autrefois une salamandre témoignée des liens avec les chevaliers de la table ronde. Disparue ! En cette place, deux plaques commémoratives célèbrent le pèlerinage de Ramon de Perellos y Roccaful (premier du nom) au Purgatoire de Saint Patrick, en Irlande, suite au décès mystérieux de son ami et Roi d’Aragon, Juan 1er. Nombreux soupçonnaient Ramon de Perellos y Roccaful, (Grand maître de l’ordre de Malte) celui-ci aurait réalisé ce voyage en preuve de son innocence. A son retour, Ramon fit des révélations qui entretinrent plusieurs légendes, comme l’existence, sur ou sous”ses terres, des passages à l’autre monde”… Comment expliquer le changement d’orientation de l’église à l’origine Nord-Sud reconstruite dans la norme Est-Ouest ?


Le cimetiere

A côté de l’église, le cimetière abrite quelques vieilles tombes noyées dans les hautes herbes.


La chapelle Sainte Barbe

Après la visite du village, nous achevons notre circuit, passons devant la chapelle Sainte-Barbe située aux abords du village.


A voir aussi

  • La grotte Noire.
  • La grotte Rouge

La grotte Rouge et la grotte Noire sont deux petites grottes situées sous le plateau du château d’Opoul. Elles se sont formées suite à l’érosion due à l’acidité de l’eau.

  • Le barrenc du Plan de Perillos.
  • La grotte du Trou de la Caune.
  • L’arbre millénaire, un genévrier.
  • Mémorial SAR – Constellation de l’EARS

L’association Terre de pierres.
Elle travaille sur les parcelles communales, dont elle est locataire, en utilisant matériaux et techniques traditionnels de construction. Les travaux sont menés sous forme de chantier associatif avec comme premier objectif la création d’une structure d’accueil pour les participants à ses activités.

Depuis 2006, deux bâtisses ont été remontées. L’une sert de remise pour les outils et matériaux au rez de chaussée, et de dortoir pour les participants à l’étage. Le deuxième bâtiment sert de maison commune (cuisine, salle à manger, salle de cours, salle de détente, etc…). Une troisième grosse bâtisse est en cours de restauration.

Le chantier associatif travaille également à l’aménagement des espaces communaux du village et de son territoire: empierrements, restauration des murs de soutènement de la route d’accès, murets en pierres sèches, places et rues du villages, remise en état du cimetière, etc… Des actions peuvent être également menées à l’extérieur sur le patrimoine, monumental ou petit bâti rural (forteresse d’Opoul par exemple).

Avec la restauration de Périllos et sur ces autres sites d’intervention, l’association s’engage dans une démarche de transmission des savoir-faire de la construction rurale traditionnelle locale.