
Île de la Nadière au départ de Port la Nouvelle
Visite de la Nadière en Photos 10/04/22
Stationné sur le parking, face à la majestueuse fresque représentant le Canalet du début du XIXe siècle, une métamorphose s’opère, rendant méconnaissables les lieux environnants. La fresque, véritable chef-d’œuvre, éblouit par sa réalisation soignée, ses couleurs chatoyantes, une composition harmonieuse, et des perspectives captivantes.

Le Canalet, enclave la plus vénérable de Port-La Nouvelle, se dévoile avec ses modestes cabanes de pêcheurs, certaines patinées par le temps. Le canal serpente entre ces habitations, tandis que des filets de pêche, suspendus ça et là, dansent au gré de la brise marine.
Ce petit canal, baptisé le Canalet, révèle son histoire séculaire. Autrefois, il guidait les barques chargées de pierres taillées depuis la garrigue jusqu’au « grand canal », contribuant ainsi à ériger les quais imposants du port.









Nous quittons le Canalet en empruntant la passerelle qui traverse le port, un fil fragile entre les quais animés et le chemin qui longe le Canal du Midi.

L’air est chargé d’embruns et de bruits de moteurs lointains.


Sous le pont de la départementale, une péniche attire notre attention. Elle squatte l’eau, majestueuse et rouillée à la fois, et c’est là que nous faisons la connaissance de son capitaine, un personnage hors du commun, un « genre humain » à lui tout seul, dont la péniche aménagée semble être autant un refuge qu’un mode de vie à part entière. Quelques instants échangés suffisent à sentir la richesse d’une existence à contre-courant, loin des routines ordinaires.






Après avoir exploré cette carcasse flottante, nous reprenons notre chemin le long du Canal du Midi.


L’eau, calme et profonde, reflète le ciel d’un bleu tendre. Nous traversons ensuite la lagune, là où les reflets des oiseaux dessinent des ombres fugitives sur l’eau. La voie ferrée s’étire devant nous, frontière silencieuse entre le monde que nous quittons et celui que nous allons rejoindre.


Et puis, face à nous, surgit enfin l’île de la Nadière. L’ancienne passerelle, disparue depuis longtemps, ne laisse derrière elle qu’un souvenir fragile, une trace presque mythique.

Il ne nous reste plus qu’à nous avancer dans l’eau, les genoux mouillés, suivant les vestiges de ce qui reliait jadis l’îlot à la lagune. Chaque pas nous rapproche de ces maisons abandonnées, témoins silencieux d’une vie autrefois simple et fière.


La végétation a repris ses droits, envahissant les ruines se mêlant aux murs effrités.
Marcher d’une maison à l’autre devient une aventure à part entière, une traversée entre mémoire et nature, où le passé semble s’effacer doucement sous nos yeux.




L’île de la Nadière nous accueille alors dans son mystère intact, et l’on comprend pourquoi elle fascine : elle est une invitation au rêve, au mythe, vestige d’un temps où quelques générations de pêcheurs ont vécu ici, soumis aux caprices des vents et des eaux, mais libres dans leur grandeur et leur simplicit.
👉 Pour découvrir l’histoire de cette île fascinante et ses maisons abandonnées, vous pouvez consulter notre page dédiée à l’île de la Nadière.

