Urbex L’hôtel Alexandra

Historique
Cet hôtel aurait été édifié dans les années 1930, par l’architecte Marcel Hérans, né le 16 aout 1886 à Rozier en Lozère, et décédé à Marseille le 27 aout 1948.
Son nom apparaît sur des cartes postales anciennes représentant l’hôtel Alexandra.

Mais qui est c’est architecte Marcel Hérans ?
Marcel Hérans (Marcellin Héran de son vrai nom), installé à Narbonne, a exercé ses talents essentiellement dans le département de l’Aude.

• Armissan (Aude), monument aux morts de la guerre de 1914-1918
• Cuxac-d’Aude (Aude), monument aux morts de la guerre de 1914-1918
• Narbonne (Aude), monument aux morts de la guerre de 1914-1918
• Pépieux (Aude), monument aux morts de la guerre de 1914-1918
• Narbonne (Aude), monument à Paul Tournal
• Fleury (Aude), cave coopérative la Vendémiaire.
• Cave coopérative de Coursan l’Espérance à Coursan (Aude).

Pour ce qui est de l’hôtel Alexandra, une première mention d’une construction apparaît dans les matrices cadastrales de 1930 sous la mention villa Alexandra.
Il se peut donc qu’il y ait d’abord eu sur la parcelle une maison d’habitation, qui fut transformé en hôtel un peu plus tard.

Car a partir du milieu du XIX siècle, se construisent à Vernet-les-Bains de nombreux bâtiments répondant aux besoins de logement et de loisirs des riches curistes européens.

Tout d’abord, les bâtiments accueillant les curistes sont tous équipés de façon « luxueuse » pour l’époque.
Le casino et les hôtels sont dotés d’électricité (premiers hôtels du département pourvus d’électricité).
Les bâtiments sont également équipés d’un chauffage central alimenté par la source d’eau chaude, et de système de ventilation d’air chaud dans les murs. Les trois bâtiments du complexe autour des thermes (le grand hôtel du parc, le casino et l’hôtel du Portugal) sont reliés par des galeries couvertes et chauffées, ce qui permettait une libre circulation entre les différents bâtiments. Ces installations répondent donc aux besoins de confort et de qualité de vie des riches curistes.
De plus, les édifices sont tous meublés et décorés dans le style de la Belle Epoque: l’art nouveau.

Même exentré, l’hôtel Alexandra est fleurissant et durant cette belle epoque, il accueille de nombreuses personnalités.

Les témoignages s’accordent à dire que l’hôtel Alexandra aurait servi à la résistance pendant la seconde Guerre Mondiale, qu’en 1937, André Malraux de retour d’un voyage aux USA, afin de soulever des fonds pour la cause républicaine espagnole, s’y etait installé en compagnie de sa petite amie , Josette Clotis, femme de lettres et romancière et y rédigea « L’espoir », un roman qui relate les évènements importants du début de la guerre d’Espagne, du putsch militaire franquiste du 18 juillet 1936 à la bataille de Guadalajara en mars 1937, où les républicains ont été victorieux, que les enfants princiers de Monaco et de Belgique vinrent y séjourner, ainsi que de célèbres musiciens tel Pablo Casals et Yehudi Menuhin. ….

Mais du 16 au 20 octobre 1940, des pluies diluviennes s’abattront sur les catalognes Nord et Sud.
Sur la seule journée du 17 octobre, il est enregistré 1 000 mm.
Cet épisode pluvieux, que l’on appellera « Aiguat », causera la mort de 48 personnes dans les Pyrénées-Orientales et 320 personnes en Catalogne Sud.
Le Cady dont le lit à l’origine est de 2 à 5 m de large, passera à une dizaine de mètres, puis de 40 à 100 mètres à certains endroits dans la nuit du 17 octobre.
Sur la route de Corneilla, le torrent atteindra 4 m de haut.
Amélie-les-Bains, Vernet-les-Bains et ses alentours seront très fortement touchés, 200 immeubles s’écrouleront.
À Vernet-les-Bains, les hôtels du Parc et Ibrahim Pacha, les Thermes, le lavoir, et des villas, disparaîtront emportés par les eaux.

Quan arriba l’aiguat, hi ha pas res de salvat

Quand arrive l’aiguat, rien n’est sauvé.

L’alexandra survivra a cette catatrophe, Vernet les Bains et son tourisme thermal ne s’en remettra que difficilement.

En 1943, le propriétaire M. White décède, et son épouse reprend la direction de l’établissement.

Article de France Bleu (Internet)
En novembre 1970, l’hotel Alexandra fut victime de monte-en-l’air, le montant du vol estimé à 7 millions de francs (un peu plus d’un million d’euros).
Parmi les oeuvres dérobés, un portrait de George Sand signé Ingres, un Courbet et un Meissonier, je vous laisse Imaginer un peu leur valeur aujourd’hui.
A l’époque Anna White, la propriétaire de l’hôtel (et donc des tableaux), était agée de 75 ans, elle a bien entendu les chiens aboyer, mais elle n’y a pas prêté attention.
Dans l’hôtel, elle, sa petite fille, deux clients et trois employés étaient présent.
Les tableaux n’étaient pas assurés et mal protégés.
(Article de France Bleu)

Aujourd’hui l’hôtel Alexandra est à l’abandon, et a été largement pillé et dégradé.