Hanoi 2019

Durant notre court séjour à Hanoï, qui nous a semblé bien trop bref, nous avons tout exploré à pied. C’est le meilleur moyen de ressentir l’énergie de la ville, même si c’est loin d’être reposant. Comme à Hô Chi Minh, les trottoirs sont envahis de scooters, mais aussi de stands de street food, de vendeurs de fleurs, de réparateurs de scooters, et d’habitants qui jouent au badminton. Résultat, nous avons dû nous adapter et marcher dans les rues, au milieu du chaos.

Hanoï dégage une énergie unique. Ses rues sont pleines à craquer de scooters, de commerçants, de touristes, et d’habitants, comme une grande fourmilière où chacun semble s’affairer sans jamais s’arrêter. Le quartier des 36 corporations en est l’exemple le plus frappant. Chaque rue y porte le nom d’un artisanat : ici des rouleaux de scotch, là des cadenas, plus loin des emballages en papier, de la médecine traditionnelle…

Ces rues sont un spectacle à elles seules, surtout pendant le marché de nuit, quand des petites tables colorées envahissent les trottoirs, et qu’on mange presque à même le sol, dans une atmosphère pleine de gaz d’échappement. Les vieilles vendeuses nettoient leurs couverts dans des bassines au beau milieu de la rue, tandis que les colporteurs, sous leurs chapeaux coniques, vantent leur marchandise, côtoyant les citadins attablés avec une bia hoi (bière) à la main.

Le contraste est frappant : les trottoirs recouverts d’ordures, de restes de soupes, de choux, de citronnelle, de morceaux de gras de porc, créent une scène presque surréaliste. Comme une armée de fourmis au combat, les touristes déambulent au coude à coude, cherchant sans vraiment savoir quoi trouver, s’arrêtant ici et là pour photographier les colporteurs, les vieilles maisons étroites, ou encore ces tours d’immeubles qui ne semblent parfois être que des portes géantes. On se sent un peu comme des moutons, suivant un mouvement désorganisé, mais fascinés par la scène qui se joue autour de nous.

La nourriture à Hanoï reflète aussi ce mélange de tradition et de curiosité. Bien que nous soyons restés dans les classiques comme le phô et les bun cha, certains stands proposent des plats plus insolites comme le chien ou le python, qui peuvent surprendre les voyageurs moins aventureux.

En plus de son énergie débordante, Hanoï possède des monuments fascinants. La cathédrale Saint-Joseph, rappelant Notre-Dame de Paris, est un vestige de l’époque coloniale. Le pont Long Biên, conçu par Gustave Eiffel, offre une vue spectaculaire sur le fleuve Rouge.

Quant à la gare de Hanoï, elle est le point de départ de nombreux voyages vers les montagnes du nord ou le Transindochinois, de Hanoï à Ho Chi Minh Ville.

Le temple de la Littérature, un des plus anciens du pays, est un havre de paix dédié à Confucius.

Le parc Lénine, un poumon vert de la ville, est idéal pour se reposer après avoir traversé ses rues chaotiques.

Nous avons également été intrigués par la porte marocaine, témoignage des relations historiques entre le Vietnam et le Maroc.

Le lac de l’Ouest (Tay Ho), avec ses eaux tranquilles, est un endroit privilégié pour une balade. Autour du lac, de nombreuses pagodes se dressent, comme la pagode Trấn Quốc, la plus ancienne de la ville. Ces lieux de spiritualité contrastent avec le tumulte environnant, offrant des moments de sérénité.

La pagode de Tay Phuong

Le lac « Hồ Hoàn Kiếm »

Hanoï ne manque pas d’endroits insolites. Nous avons visité la maison abandonnée au n°300 de Kim Ma, un lieu prisé des amateurs d’urbex. Ce bâtiment, aujourd’hui délabré, recèle une atmosphère mystérieuse, témoin d’une autre époque.

Les vieilles maisons étroites du vieux Hanoï, souvent appelées «maisons en tubes» à cause de leur architecture singulière, s’imbriquent dans un dédale de rues où le passé et le présent cohabitent de façon surprenante.

Il y a également le train qui traverse littéralement les rues de la ville. Ce spectacle impressionnant nous a donné un aperçu du Hanoï plus rustique, où les maisons se serrent autour des rails. La proximité des habitations et du train qui passe à quelques centimètres crée une scène presque surréaliste.

À côté de cette Hanoï historique, il y a aussi une Hanoï plus moderne, colorée par le street art. Les fresques qui ornent les murs près de la voie ferrée sont un hommage vibrant à la culture locale. Le long du pont Long Biên, le « Mur de la Céramique » est un autre exemple de cette modernité artistique, représentant des scènes de vie vietnamienne, tout comme les arches du viaduc de chemin de fer

Les amateurs de culture apprécieront également la rue du livre, où de petites librairies offrent des trésors littéraires dans une ambiance calme et feutrée, loin du tumulte des grandes avenues.

Autour de la ville, les villages traditionnels comme Bat Trang, réputé pour sa céramique, ou Van Phuc, célèbre pour ses étoffes de soie, nous ont permis d’échapper un moment à l’agitation de la ville. Ces artisans perpétuent des techniques ancestrales, offrant un aperçu fascinant du patrimoine vietnamien.

Le parc national de Ba Vi

Ba Vi et ses vestiges coloniaux

Enfin, notre visite a coïncidé avec le festival « Hanoi Le Tet Chay Vu Lan », une fête bouddhiste dédiée à la piété filiale, où les habitants rendent hommage à leurs ancêtres en offrant des fruits, des fleurs, et en participant à des cérémonies de dévotion. C’était un moment fort qui nous a permis de voir une facette plus spirituelle et traditionnelle de la ville.

En quittant Hanoï, nous avions l’impression de n’avoir qu’effleuré la surface de cette ville complexe. Son énergie, son chaos organisé, ses monuments historiques et sa modernité nous ont captivés, et nous ont laissé avec l’envie de revenir pour en découvrir davantage.