-
Orgosolo, quand les murs parlent
19 octobre 2021 – Barbagia, Sardaigne Il y a des lieux qu’on découvre au hasard d’un virage. D’autres qu’on cherche comme des trésors cachés. Orgosolo, lui, m’a trouvé. Ce jour-là, mon road trip d’un mois autour de la Sardaigne m’avait mené dans les montagnes de la Barbagia, un territoire rude et authentique, loin des plages de carte postale. La route grimpe en lacets à travers les collines, et soudain, un village se dresse, perché comme une sentinelle. Orgosolo. Ici, les façades ne sont pas seulement en pierre. Elles sont couvertes de peintures, de slogans, de cris. C’est un musée à ciel ouvert, un théâtre d’idées figé dans la chaux. Je…
-
Patrimoine nuragique de Sagama à Scano di Montiferro
Les collines de Scano sont truffées de vestiges : fragments de poteries, restes de murs, traces de cabanes circulaires.Marcher ici, c’est traverser les siècles. Chaque pas évoque une présence, chaque pierre semble avoir un nom.Le Montiferru, massif volcanique aujourd’hui éteint, a offert à ces peuples anciens une matière première parfaite : la roche basaltique. Dure, dense, stable — elle a servi à tout bâtir : maisons, tours, tombes. C’est elle qui donne au paysage cette couleur sombre et majestueuse, presque mystique. Aujourd’hui, ces sites se visitent librement. Quelques sentiers balisés permettent de rejoindre les nuraghi principaux, mais le charme du lieu tient aussi à ce sentiment d’isolement.On avance parmi les…
-
Les domus de janas
Les domus de janas — littéralement « maisons des janas », ces fées ou sorcières du folklore sarde, petites mais visiblement très portées sur l’architecture funéraire — sont des tombes préhistoriques creusées dans la roche, omniprésentes en Sardaigne. On en recense plusieurs milliers, disséminées du nord au sud de l’île, preuve que la mort, déjà, était une affaire sérieuse et bien organisée. Elles apparaissent dès le Néolithique moyen (vers 4000 av. J.-C.) et s’inscrivent dans la continuité des grottes artificielles développées par la culture de Bonu Ighinu. Leur apogée correspond à la culture d’Ozieri (Néolithique récent), période durant laquelle elles connaissent une diffusion massive et une sophistication remarquable. À ce stade, on ne parle plus de simples trous dans la roche,…
-
Asphodèles de Tinnura & Flussio
Les villages de Tinnura et Flussio, presque accolés l’un à l’autre, semblent partager un même souffle artistique.À Tinnura, les fresques racontent la vie paysanne, les traditions et la mémoire du travail. Chaque mur devient un tableau vivant, hommage aux gestes d’autrefois et à la beauté du quotidien. 👉 Les fresques du village de Tinnura, sur la route de Bosa à Bosa » À quelques minutes à pied, Flussio prolonge cette atmosphère, mais ici l’art s’exprime à travers la vannerie traditionnelle. Les femmes du village tressent encore les longues tiges d’asphodèle, plante typique de la région, pour créer des paniers, corbeilles et objets du quotidien. Ce savoir-faire, transmis de génération en génération,…
-
Sennariolo, petit trésor du Montiferru
Accroché aux pentes du Montiferru, dans la province d’Oristano, Sennariolo est l’un des plus petits villages de Sardaigne : moins de 200 habitants, perchés à 400 mètres d’altitude. Ce paisible bourg de l’arrière-pays sarde séduit par son authenticité. Ses ruelles sinueuses invitent à la flânerie, entre maisons de pierre embellies de jambages, d’architraves et de corniches. Au cœur du bourg, il faut prendre le temps de visiter l’église paroissiale de Sant’Andrea Apostolo, construite en 1676. Son clocher élancé et son atmosphère recueillie en font l’un des repères incontournables de la localité. Les peintures murales, mémoire des traditions Comme d’autres villages de Sardaigne, Sennariolo s’est doté de peintures murales qui habillent…
-
Hôtel discotheque abandonnée Sardaigne
Ex Kiss, le vaisseau oublié de Tempio Pausania Il y a des moments où le paysage semble soudain vaciller. Alors que nous quittons Tempio Pausania, en empruntant un chemin de traverse qui mène au Monumento ai Caduti di Curraggia, une silhouette inattendue surgit à travers les broussailles : une masse hexagonale, massive et incongrue, posée là comme un vaisseau spatial échoué. Impossible de la rater. Elle domine la colline de Curraggia, telle une carcasse futuriste figée dans un décor qui ne lui ressemble pas. C’est l’ancien hôtel-discothèque que les habitants appellent encore « Ex Kiss ». Le lieu n’a rien d’anodin. Le chemin mène d’abord au Monumento ai Caduti di…
-
Suni, balcon sur la Planargia
Suni fait partie de ces lieux que l’on découvre sans attente particulière et que l’on quitte avec l’étrange sensation d’avoir touché quelque chose d’essentiel. La route grimpe doucement depuis Bosa. En quelques virages, la mer s’efface derrière les collines, comme si elle avait décidé de nous laisser seuls avec l’intérieur des terres. Le paysage s’ouvre alors sur la Planargia : champs, vignes, oliviers, reliefs tranquilles. Une Sardaigne plus discrète, plus intérieure. Suni apparaît, posé sur son promontoire. Un village de pierre, calme, presque immobile. À Suni, rien ne presse. Les ruelles étroites serpentent entre les maisons sombres, patinées par les saisons. On marche lentement, non par obligation, mais parce que…
-
Villa Coghinas Sardaigne
Un rêve industriel oublié au bord du lac À la fin des années 1920, la construction du barrage sur le lac Coghinas permit de produire une quantité d’électricité largement supérieure aux besoins de la Sardaigne, alors peu industrialisée. De cette abondance naquit un projet audacieux : utiliser cette énergie pour produire des engrais chimiques, d’abord pour l’île, puis pour l’exportation vers la péninsule italienne. Le plan prévoyait une usine d’ammoniac à Coghinas, alimentée par l’électricité locale, et une seconde usine de transformation à Oschiri, près de la gare, où l’ammoniac serait acheminé pour fabriquer l’engrais. Le procédé reposait sur une technologie novatrice développée par Giacomo Fauser, alors encore en phase…
-
Tinnura, un village-musée à ciel ouvert dans la Planargia
De Suni à Tinnura En quittant Suni, la route s’abaisse doucement à travers les champs et les vignes. Quelques kilomètres plus loin, un petit panneau attire l’œil : Tinnura. Le nom chante, et la curiosité l’emporte. On quitte la route principale pour s’engager sur une voie étroite qui serpente entre les oliviers. Tinnura, le petit village où l’art a pris racineLe village apparaît soudain, calme, presque endormi sous le soleil de l’après-midi. À première vue, rien ne laisse deviner ce qui s’y cache. Et pourtant, dès les premiers pas, la surprise est totale : Tinnura est un musée à ciel ouvert. Sur les façades, de grandes fresques murales racontent la…
-
Alghero
Alghero, surnommée la Barceloneta en raison de ses racines catalanes, séduit par son architecture médiévale, ses ruelles pavées et ses bastions imposants. Entre ses remparts face à la mer et ses influences espagnoles encore bien vivantes, elle est l’une des villes les plus attachantes de Sardaigne. Histoire d’Alghero. L’histoire d’Alghero est intimement liée à la mer. Fondée au XIIᵉ siècle par les Génois de la famille Doria, la cité devient rapidement un port stratégique, convoitée pour sa position sur la côte nord-ouest de la Sardaigne. En 1354, les Catalans-Aragonais s’emparent de la ville et expulsent une grande partie de la population locale. Ils installent alors des colons venus de Catalogne,…
-
Sur la route de Bosa
Après quelques jours passés à Alghero, nous reprenons la route vers le sud, direction Bosa, l’une des plus belles étapes de la côte ouest sarde. La route, sinueuse et spectaculaire, longe la mer et offre des panoramas à couper le souffle : falaises ocre plongeant dans un bleu profond, maquis parfumé, criques secrètes… Avant même de quitter complètement la ville, une halte s’impose : les piscines de Ciu Peppino. Ces vastes bassins d’eau turquoise se trouvent aux portes d’Alghero, le long de la route côtière SP105. Leur beauté brute attire les curieux, mais peu connaissent leur véritable origine. Il ne s’agit pas de piscines naturelles à proprement parler, mais des…
-
Sassari
Sassari, charme discret et trésors cachés du nord de la Sardaigne Encore peu connue des voyageurs qui sillonnent la Sardaigne, Sassari n’en recèle pas moins un caractère authentique, un patrimoine riche et une douceur de vivre que l’on savoure en flânant dans ses ruelles. Deuxième ville de l’île après Cagliari, elle se situe à une trentaine de kilomètres d’Alghero, facilement accessible depuis l’aéroport. Ici, l’histoire, l’architecture, la nature et l’art de vivre s’entrelacent dans un subtil équilibre. Une belle surprise que je vous invite à découvrir. Le centre historique : entre ruelles, palais et œuvres murales Le cœur battant de Sassari, c’est son centre historique. Il faut se perdre dans…
-
Randonnée vers la fortification de Candeo et Cala Coticcio
Durée : environ 4 heures (pauses photo et baignade comprises) En fin de matinée, nous avons traversé vers l’île de Caprera, la plus grande après La Maddalena, rendue célèbre par Giuseppe Garibaldi, le héros de l’unité italienne.Mais ce n’était pas pour visiter la maison de l’illustre personnage que nous étions là. Non — notre curiosité nous menait ailleurs. Nous voulions explorer un lieu oublié, le club Med abandonné, que nous avions repéré un peu plus tôt : un ancien complexe de vacances déserté, envahi par la végétation, mystérieux et fascinant.Le silence y régnait, seulement rompu par le bruissement du vent dans les pins et le cri des mouettes au loin.Notre…
-
Molineddu, le rêve éveillé de Bruno Petretto
Un matin d’automne, alors que les collines d’Ossi s’éveillaient sous une brume légère, j’ai poussé le vieux portail du Parc de Molineddu. Devant moi, un sentier de terre serpentait entre les oliviers, bordé de sculptures énigmatiques et de pierres gravées. C’est là, entre les bastions de Chighizzu et la tour de Sa Rocca Entosa, que Bruno Petretto a donné vie à son rêve : faire de ce coin de campagne sarde un sanctuaire dédié à l’art et à la nature. Il y a une vingtaine d’années, ce lieu n’était qu’un terrain à l’abandon. C’est avec patience, passion et une bonne dose d’intuition que Bruno a commencé à le transformer. À…
-
Station Américaine Troposcatter Nato di Monte Limbara
Monte Limbara : exploration d’une station secrète de la Guerre froide oubliée en Sardaigne Publié le 16 octobre 2021 Perchée à plus de 1300 mètres d’altitude, au cœur du massif du Limbara, une étrange silhouette surgit entre les rochers et les pins : paraboles géantes rouillées, bâtiments éventrés, câbles à l’abandon… Ce n’est pas un décor de science-fiction, mais bien un vestige réel de la Guerre froide. Bienvenue à la station Troposcatter de l’OTAN, un lieu oublié qui semble figé hors du temps. Un vestige militaire sur le toit de la Sardaigne Nous sommes en 1966. John Lennon secoue la planète en affirmant que les Beatles sont désormais plus populaires…
-
Domus de janas de l’Elephant Rock
Célèbre pour sa forme naturelle évoquant un éléphant, le Rocher de l’Éléphant abrite deux domus de janas creusées directement dans la roche volcanique. La conformation morphologique exceptionnelle du bloc erratique dans lequel ces tombes ont été aménagées en fait à la fois un monument naturel et un site funéraire préhistorique de tout premier plan. À environ 500 mètres à vol d’oiseau, dans la zone tampon du site, se trouve une autre domus de janas taillée dans un bloc erratique : le tombeau de Scala Coperta. Celui-ci se distingue par une architecture particulièrement élaborée, comprenant un atrium d’introduction profond, suivi d’une petite chambre quadrangulaire donnant accès à trois chambres disposées en…
-
La villa Webber Sardaigne
Perchée à flanc de colline, entre pins maritimes et rochers de granit, la Villa Webber domine silencieusement la ville de La Maddalena. Peu de visiteurs la remarquent, et pourtant, elle fait partie intégrante de l’âme de l’île. Son architecture raffinée et son emplacement privilégié en font l’un des plus beaux témoignages du passé élégant de cet archipel. Certains ont qualifié le fascisme de régime d’opérette. C’est une comparaison injuste et irrévérencieuse : l’opérette a été l’un des plus grands genres musicaux et théâtraux des derniers siècles, et l’Italie a eu ses figures marquantes, comme le Napolitain Carlo Lombardo, auteur de Cin Cin La et de Scugnizza. Mais si l’on accepte…
-
À la découverte de l’archipel de La Maddalena
Une journée entre terre, mer et histoire Nous sommes partis tôt ce matin-là. Le ciel était clair, la mer scintillait doucement à l’horizon. Après quelques kilomètres de route, nous sommes arrivés à Palau, petite ville animée et porte d’entrée vers l’archipel de La Maddalena. Les ferries faisaient l’aller-retour incessant entre le continent et l’île principale. Nous avons embarqué avec la voiture, impatients de découvrir ce joyau sarde dont tout le monde parle avec des étoiles dans les yeux. La traversée fut brève – une quinzaine de minutes à peine – mais le temps semblait suspendu. Le vent salé, la vue sur les îlots rocheux émergeant des eaux turquoises : déjà,…
-
Bari Sardo et Loceri, les couleurs de l’Ogliastra
Plus au sud, toujours dans la Province de Nuoro, Bari Sardo se niche au cœur de l’Ogliastra, cette région montagneuse qui touche la mer. Perchée à seulement 51 mètres d’altitude, la ville compte près de 4 000 habitants et bénéficie d’un accès direct à de jolies plages. Sur l’une d’elles s’élève la Torre di Barì, une tour médiévale de construction espagnole, témoin d’un passé historique marqué par les conquêtes et les échanges en Méditerranée. Les murs de Bari Sardo racontent eux aussi une histoire. Les murales, souvent des trompe-l’œil ou de grandes fresques, donnent à la ville un visage coloré et vivant. En vous promenant dans les ruelles, vous découvrirez ces…
-
Le Capo Figari
Avant même de poser le pied sur le sentier du Capo Figari, il faut s’arrêter un instant à Golfo Aranci, ce petit port de pêche devenu station balnéaire sans avoir perdu son âme.Son nom intrigue : il ne vient pas des oranges, mais du mot sarde “Granci”, qui signifiait “crabes”. Jadis, ce golfe abritait d’innombrables crustacés, aujourd’hui remplacés par les barques de pêcheurs et les ferries reliant le continent.Le village s’étire le long de la mer, entre le port, les maisons colorées et une succession de plages de sable blanc — Terza Spiaggia, Quinta Spiaggia, Cala Sabina — toutes baignées d’une eau translucide.Les jours calmes, on aperçoit les dauphins jouer…
-
L’auberge fantôme d’Olbia
Un rêve de jeunesse figé dans le béton On l’aperçoit à peine. Pourtant, il est là. Massif, muet, comme camouflé dans le paysage. Celui qui emprunte la Via Loiri, en entrant ou en quittant Olbia, ne le remarque souvent pas. Et pourtant, c’est un géant. Un géant extraterrestre posé au milieu de la campagne, oublié de tous. Ce matin-là, avec Réglisse, on roulait à l’instinct. Aucune destination précise. Juste cette envie de longer la mer, de suivre le ciel. Et soudain, au détour d’un virage, cette masse étrange. Deux grands bâtiments aux lignes modernes, divisés en ailes comme des bras ouverts, aux larges verrières tournées vers le soleil. Une auberge…
-
Sanatorium Antonio Conti
Aux portes de Sassari, sur le plateau de Serra Secca, un sanatorium fut autrefois érigé pour accueillir les malades de la tuberculose. Construit grâce à un legs philanthropique de Pietro Esperson en 1917, il ouvre ses portes en 1930. Pendant des décennies, ce complexe ultra-moderne pour l’époque soignera hommes, femmes et enfants, jusqu’à accueillir près de 400 patients. Aujourd’hui, seul un pavillon central reste en activité, reconverti en centre médical moderne. Le reste ? C’est une autre histoire. Une histoire de silence, de rouille et d’abandon. Franchir la frontière Le lieu n’est pas censé se visiter. Entouré de hauts murs, protégé par des grilles tordues et des barrières en plastique orange,…
-
Direction la Punta Don Diego
Forteresse militaire de Talmone Après l’île Isuledda, notre route serpente jusqu’à la Porta del Paradiso, un nom qui n’a rien d’exagéré. Entre la Cala Scilla, la Spiaggia di Talmone et les criques aux eaux turquoise, chaque détour révèle un nouveau tableau. La main de l’homme y reste discrète, presque respectueuse. Le littoral, encore sauvage, respire la paix. Un sentier bordé de maquis s’enfonce ensuite dans la végétation et mène jusqu’à la forteresse militaire de Talmone, perchée sur la Punta Don Diego. Construite à la fin du XIXᵉ siècle, cette ancienne batterie côtière surveillait autrefois le canal de La Maddalena et protégeait les approches du port de Palau. En suivant le…
-
Forteresse de Monte Altura
La pyramide de granit qui veille sur PalauL’un des points de vue les plus impressionnants de toute la Gallura se trouve ici, au sommet de Monte Altura. Érigée à la fin du XIXᵉ siècle, la Forteresse de Monte Altura n’est pas seulement un ouvrage militaire : c’est une véritable œuvre d’art en granit. Construite avec la pierre extraite du mont lui-même, elle semble née du rocher. Ses murs, parfaitement intégrés dans le paysage, se confondent avec la garrigue et les blocs sculptés par le vent. Certaines zones sont si bien dissimulées qu’on les devine à peine, comme si la forteresse voulait se fondre dans la montagne qu’elle protège. On y…
-
Forteresse cachée de Capo d’Orso
C’est après avoir gravi le promontoire de la Roccia dell’Orso, cette immense pierre de granit en forme d’ours tournée vers la mer, que nous avons découvert, presque par hasard, les vestiges d’une forteresse militaire dissimulée dans la roche.Le lieu, encore bien conservé malgré le temps, semble figé entre ciel et mer. À première vue, le portail metalique d’accès est fermée, et l’entrée paraît interdite. Mais les curieux le savent : il existe un passage.En arrivant devant le portail, on descend sous le pont, puis on longe le fossé. En suivant ce tracé quelques mètres, on parvient à une ouverture dans le mur qui permet de pénétrer à l’intérieur de la…
-
Urbex Italie Sardaigne
L’urbex en Sardaigne : exploration d’un patrimoine oublié La Sardaigne, avec ses paysages sauvages et ses côtes paradisiaques, est également un véritable terrain de jeu pour les amateurs d’exploration urbaine (urbex). L’île regorge de lieux abandonnés qui témoignent d’époques révolues et de projets industriels, architecturaux, militaires ou sociaux tombés dans l’oubli. Mines, villages, hôtels, usines, barrages, clubs, hôpitaux et anciennes bases militaires composent ce riche patrimoine à explorer. La zone industrielle de Porto Torres : un vestige d’un rêve industriel Située au nord de l’île, la zone industrielle de Porto Torres est emblématique de l’abandon industriel en Sardaigne. Construite dans les années 1960, cette zone fut créée pour répondre à…
-
Discothèque fantôme Sardaigne
Malibù / Ottagono : la discothèque fantôme de Santa Teresa Gallura Sur la route provinciale 90, à quelques kilomètres à peine de Santa Teresa Gallura, un bâtiment intrigant se dresse en silence, dissimulé par la végétation méditerranéenne. Abandonné depuis les années 90, il porte deux noms : Ottagono, en référence à sa forme géométrique singulière, et Malibù, du nom fantasmé d’un paradis de fête. Ce lieu, à la fois réel et imaginaire, est aujourd’hui un mausolée à ciel ouvert des nuits sardes révolues. L’octogone, dans les traditions ésotériques et spirituelles, représente bien plus qu’une simple forme : c’est la médiation entre le carré et le cercle, entre la terre et…
-
On quitte la Corse
De la Corse à la Sardaigne : Un voyage enchanteur au cœur de la Méditerranée Après plus d’un mois à sillonner les routes envoûtantes de la Corse, l’île de Beauté, il est temps de poursuivre notre aventure vers une autre perle méditerranéenne : la Sardaigne. Mais avant de quitter cette terre de contrastes et de splendeurs naturelles, revenons sur les étapes mémorables de notre périple corse, de ses côtes sauvages à ses montagnes majestueuses, avant de nous diriger vers les rivages accueillants de la Sardaigne. La Corse du Nord : Entre tradition et modernité Notre voyage en Corse a débuté dans le nord de l’île a Bastia, où nous avons…
-
Capo Testa Sardaigne
À peine débarqués en Sardaigne, nous avons pris la route, encore grisés par la traversée. L’air sentait déjà le sel et le maquis. Nous avions hâte de voir ce que l’île avait à nous offrir.Le hasard – ou peut-être un pressentiment – nous a menés droit vers Capo Testa. Dès les premiers mètres, nous avons ralenti. Le paysage semblait irréel. Devant nous, un monde figé et chaotique s’étendait : des rochers énormes, polis, déchirés, sculptés, dressés au milieu d’une végétation basse, rase, parfumée. Certains semblaient représenter des animaux, d’autres des visages. Un lion ici, un profil d’homme là, et partout autour, des formes étranges, comme sorties d’un rêve.L’érosion avait fait…
-
Punta Falcone et Punta Marmorata
Après notre découverte de Capo Testa, nous avions envie de prolonger l’exploration de ce nord sauvage de la Sardaigne. Une exploration un peu au hasard du vent, guidée par les promesses de panoramas oubliés.C’est ainsi que nous avons mis le cap sur deux promontoires voisins, Punta Falcone et Punta Marmorata, deux morceaux de terre âpres et splendides, perdus face à la Corse. Punta Falcone : là où finit la terre La route, déjà discrète, finit par s’effacer derrière nous. Les dernières maisons de Santa Teresa s’éloignent et bientôt, il ne reste que nous, le vent, et un chemin pierreux qui grimpe doucement.Ici, le paysage devient brut : chaos de granit,…























































































